Du 21 au 24 mars 2001 à Kampala (Uganda): Participation de la présidence
de l’ECC au lancement de la Décennie
Vaincre la Violence par la FECCLAHA.
Avril 2001 : Table ronde
sur le Congo au COE Genève
29 avril 2001 : Réception des ministres et des
vice-ministres et autres responsables
protestants par la Présidence de l’Eglise du Christ au Congo pour les
assurer que l’église et les accompagne, les soutient par ses prières et compte
aussi sur eux pour être de vrais témoins et éclaireurs du Christ
dans leurs postes.
Mai 2001 : la rencontre
actuelle avec les églises et le gouvernement suédois.
Où en sommes-nous maintenant ?
Depuis bientôt quatre mois nous avons
le plus jeune président de République au monde. Nous nous réjouissons de ce que
Dieu ait placé un représentant de la
nouvelle génération aux commandes de notre nation et nous voudrions épingler
quelques faits qui sont pour nous
signes d’espérance.
En effet,
depuis sa prestation de serment en tant que Président de la République
Démocratique du Congo, le Président Joseph Kabila :
A ouvert le dialogue avec les
belligérants : d'abord à Washington avec le Président Kagame du Rwanda, puis à
Lusaka, avec les rebelles sur le plan de désengagement de 15 km de part et
d'autre de la ligne de front afin de permettre aux observateurs des Nations
unies (MONUC) de s'interposer;
1.
Il a renouvelé la confiance à Son Excellence
Ketumile MASIRE, facilitateur du dialogue inter-congolais, qu’il a rencontré
d'abord à Lusaka, ensuite à Syrte ( Libye) et dernièrement à Kinshasa, le 18
mars 2001. Avant d'aller à Lusaka, le Président
KABILA avait dit :« au nom de la paix, je suis prêt à aller n'importe
où. »
2.
Il a entamé des consultations directes et indirectes
avec des hommes politiques et des
acteurs de la société civile. Associés à ces consultations, les Chefs religieux
ont adressé au Président de la République le mémorandum dont nous avons parlé
plus haut. Il convient de noter ici une méthode de travail adoptée par le
Président Kabila, selon laquelle il ne peut pas signer un décret sans avoir
requis l’avis des concernés. C'est ainsi que lors de la consultation du 9 mars
2001 à Kinshasa, le Président Kabila a demandé aux politiciens de lui proposer
le texte du décret devant régir les activités des partis politiques, étant
donné que celui en vigueur a été qualifié par ces mêmes politiciens de
liberticide.
Depuis plusieurs semaines, il y a
début du désengagement des troupes aux fronts sur un espace de 15 km de part et
d'autre. Il y a même un retrait partiel des troupes rwandaises et ougandaise, à
en croire les radios étrangères. En tant qu'Eglise, nous encourageons les
belligérants à rendre vraiment effectif le cessez-le-feu, à consolider le
désengagement des troupes aux fronts et à continuer sans atermoiement le
retrait des troupes étrangères du territoire du Congo.
Les chefs des confessions religieuses
comptent jouer un rôle de premier plan dans le processus de négociations et de
pacification du pays à travers les Accords de Lusaka. C'est ainsi qu’ils
sollicitent d’être associés si possible à la facilitation de ce dialogue. En
attendant, il leur a été demandé de désigner leur délégué dans la préparation
de ce dialogue. Monseigneur Marini est leur représentant dans le Comité
Préparatoire du Dialogue inter-congolais.
Poursuivant leurs efforts de
pacification des cœurs, les Chefs religieux continuent des consultations avec
les acteurs politiques et ceux de la société civile de tous bords, car les
défis à relever sont nombreux et compliqués.
DEFIS A RELEVER
La République Démocratique du Congo a
l’ambition d'être une bénédiction pour les pays de la région et pour toute
l’Afrique. Les richesses diverses qu'il a reçues de Dieu devront être mises au
service de toute la communauté continentale.
C’est pourquoi, elle lance un appel à
la solidarité œcuménique pour rétablir la paix en RDC en soutenant les différentes
initiatives de paix que l’Eglise du Christ au Congo organise en partenariat
avec les autres confessions religieuses. La paix est possible en RDC et dans la
région des Grands Lacs. Sans la paix, il est impossible de reconstruire le
Congo.
Nous sommes conscients du rôle que les églises suédoises jouent dans la
nouvelle politique africaine de la Suède. Plusieurs églises suédoises
travaillent en Afrique centrale particulièrement depuis plus de 100 ans. Et
cela les oblige à y mettre leur cœur.
SIGNES D’ESPERANCE
Malgré la situation très difficile,
l'espérance de la population congolaise en un avenir meilleur reste très fort.
La vitalité de l’Eglise est due à cette espérance qui ne disparaît jamais.
C’est donc un atout et une opportunité pour un nouveau départ vers un avenir
meilleur pour le peuple. C'est
pourquoi, l’Eglise mobilise cette population grâce à l’appui multiforme des
partenaires internes externes à l'avènement de la République Démocratique du
Congo de nos rêves.
Etant
donné les implications à différents niveaux de nos gouvernements respectifs
dans la crise en RDC, dans la Région des Grands Lacs et dans la Corne de
l'Afrique, notre souhait est de voir nos Eglises emboîter le pas aux
Confessions Religieuses de la RDC en organisant aussi des rencontres de ce
genre où les Eglises auront à prendre position clairement et sans équivoque sur
l'état de la nation et la politique du gouvernement en rapport avec la
situation de guerre et de conflits de tous genres.
C'est de cette manière qu'elles pourront répondre fidèlement à la mission
prophétique leur confiée et accomplir leur vocation d'artisans de la paix. La
paix n'est pas seulement l'absence des hostilités ni le fait d'une juste
relation avec autrui, le shalom c'est
vivre des relations heureuses. Une nation peut être en paix avec tous ses
voisins tout en souffrant de sa pauvreté. Il n'y pas de shalom quand la société
est une collection d'individus uniquement préoccupés de leur survie. Le shalom
ne peut être assuré dans une situation d'injustice même si on parvient à
persuader les gens qui la supportent de se contenter de leur sort. Il ne peut y
avoir de joie dans une communauté humaine que lorsque les humains cessent de
s'opprimer les uns les autres. Le shalom est à la fois la cause de Dieu dans le
monde et notre vocation à nous les croyants. Et même si l'iiruption plénière du
shalom dans notre histoire doit être un don de Dieu et non seulement une
réalisation humaine, même si sa manifestation épisodique dans sa vie présente a
aussi les caractéristiques des dons
divins, il n'en reste pas moins que le shalom est le résultat de l’action
humaine et c'est pourquoi nous devons travailler et lutter. Nous n'avons pas à
rester là les bras croisés, à attendre que le shalom arrive, nous sommes ouvriers
avec Dieu. Artisans de sa paix, nous devons choisir le camp de la paix, le camp
de Dieu ; la vision de la paix, la vision de Dieu.
En rapport avec cette vision, quelques actions ultérieures sont à prévoir pour
"Construire une région sans violence,
où règne la paix durable"
VIE
ET TEMOIGNAGE DE L’EGLISE
En
dépit de cette situation, de la paupérisation de ses membres et des pillages
successifs dont elle a été victime, à ses risques et péril, l’Eglise a
toujours été aux côtés du peuple. Tout
le peuple congolais et les autres qui habitent la RDC fondent leur espoir sur
les églises. Tout le monde le témoigne. Le feu Président Laurent Désiré KABILA
l’avait lui même dit à plusieurs reprises.
Son
successeur, Joseph KABILA l’a aussi attesté le 19 janvier 2001 quand il a reçu
les chefs des églises. Les Ambassadeurs des pays de l’Union Européenne l’ont de
même déclaré en date du 11/12/2000 lors d’un dîner-buffet que l’Ambassade de
France avait organisé pour rencontrer les représentants des églises.
Et
enfin, l’envoyé de la Banque Mondiale, Mr Menahem en mission de
prospection l’a également reconnu.
L’Eglise
reste la seule institution sur laquelle tout le monde compte encore en RDC.
Quand il y a catastrophe humanitaire, c’est elle qui intervient la première
avant l’arrivée des autres. Elle est aussi la seule qui reste avec les sinistrés
après le départ des humanitaires (agences de l’ONU et autres).
En
cas de détresse, l’Eglise organise des collectes pour soulager les sinistrés.
L’ECC en a organisé deux grandes dont l’une au début de l’année 1997 et une
autre en juillet 2000. Le gouvernement tout comme les autres partenaires sur le
terrain ne doutent pas de la capacité de mobilisation de ressources de la
famille œcuménique. Il faut le reconnaître, sans la solidarité des églises de l’Europe et d’Amérique, il y aurait
beaucoup plus de problèmes.
SOUTIEN
OECUMENIQUE AUX ACTIONS DE PAIX ET DE RECONCILIATION EN RDC :
type
d’action, coordination, etc.
1.
Appui au processus de LUSAKA corrigé
v Appuyer
la mise en application des résolutions de la Consultation Nationale ;
v Présence
d’observateurs œcuméniques dans la Région des Grands Lacs
v Dénonciation
de toute tentative de blocage
v Appui
aux rencontres organisées par les églises.
Renforcer
ou favoriser la participation des églises de la RDC aux forums internationaux
sur la paix, la lutte contre la violence, etc.
2.
Accompagner les rencontres et actions sur la
promotion de la démocratie en RDC (une rencontre nationale par an) ;
3.
Appuyer
visiblement les actions pour le respect des Droits de l’Homme
4.
Pression pour le désengagement des soldats rwandais
et burundais de la RDC ;
5.
Action de lobby pour un embargo sur les armes pour
la Région des Grands Lacs d’Afrique ;
6.
Renforcement de l’action pour la reprise de la
coopération structurelle en RDC ;
7.
Renforcement de capacités de la JPSC des églises et
de la Chaîne de Solidarité Agissante(CSA) ;
8.
Attaque contre les sources de financement de
trafics d’armes ;
10 Appuyer
le projet de mise en route d’une conférence régionale sur l’intégration
régionale pacifique.
§
Mener une étude de faisabilité
§
Préparation du dossier,
§
Organisation du comité,
§
Contact avec les différents partenaires,
§
Equipement
§
Préparation de la rencontre.
11.
Pression pour la démocratisation du Rwanda, Ouganda , Burundi et
Soudan ; et suivi du respect
des Droits de l’Homme dans ces pays.
12. Appui à la réhabilitation mentale ou la
reconversion des mentalités
13. Appui aux actions pastorales de
réconciliation et de coexistence pacifique des
peuples ;
14. Appuyer l’action de l’Eglise pour la
remise des dettes ;
15. La résolution de l’équation des Hutu
rwandais en RDC
Conclusion :
Arrivé
au terme de notre exposé qui n’a pu que présenter les grandes lignes de la
problématique, nos voulons réitérer nos remerciements aux organisateurs de
notre rencontre de ce jour et encourager nos partenaires à poursuivre les efforts qu’ils fournissent pour faire avancer ce
processus de paix. Nous exprimons aussi notre souhait profond que le soutien de
tous et de toutes soit encore intensifié parce que la situation, surtout
économique continue de se dégrader et
que nous avons un urgent besoin d’une aide accrue de toutes les bonnes
volontés.
Comme
la Suède préside l’Union Européenne, nous sommes convaincus qu’elle pourra
intervenir pour qu’un appui particulier soit donné à ce niveau à tous nos
efforts en faveur de l’instauration d’une paix durable en RDC et en Afrique
centrale, voire toute l’Afrique, d’une part et d’exercer un lobbying efficace
pour décourager les gens qui profitent de la guerre pour s’enrichir et plonger
les populations dans le malheur, d’autre part.
Que le Dieu de paix bénisse nos pays
respectifs, nos églises et nos familles en particulier. Je vous remercie
9 Mai 20001
DE LA CONSULTATION NATIONALE
La Consultation Nationale est l'aboutissement d'une série d'initiatives
commencées depuis 1998. En effet, les Chefs des Confessions Religieuses
notamment l'Eglise Catholique Romaine, l'Eglise du Christ au Congo, l'Eglise
Kimbanguiste, l'Eglise Orthodoxe, la Communauté Islamique en République
Démocratique du Congo ainsi que la Conférence des Eglises de Toute l'Afrique
(CETA) se sont retrouvés en Septembre et en Octobre 1998 à Lusaka, en Juin 1999
à Harare et en Octobre 1999 au Centre Nganda à Kinshasa.
La
Conférence Episcopale Nationale du Congo s'est réunie, à son tour, en Novembre
1999 à Nairobi pour examiner la situation qui prévaut actuellement en
République Démocratique du Congo.
tous
ces contacts ont amené les Chefs des Confessions Religieuses susmentionnés à
lancer l'idée d'organiser la Consultation Nationale sur l'Etat de la Nation.
Pour
ce faire, ils ont eu des rencontres avec Son
excellence le Président de la République et certaines Personnalités
Politiques, les Chefs Coutumiers, la Société Civile et quelques Corps
Diplomatiques. Ensuite, ils se sont rendus aux Etats Unis où ils ont participé,
en Janvier 2000, à la cession spéciale du Conseil de Sécurité des Nations Unies
consacrée à la République Démocratique du Congo. Ils ont mis à profit leur séjour
américain pour y rencontrer Messieurs Ibrahim Fall, Secrétaire Général Adjoint
chargé des questions Africaines au nom du Secrétaire Général empêché, le
Docteur Théo-Ben Gurirab, Président de l'Assemblée Générale des Nations Unies,
les Représentants de l'Eglise Catholique Romaine, de l'Organisation de la
Conférence Islamique, de l'Eglise Orthodoxe et du Conseil Inter-Religieux pour
la paix ; ainsi que tous les représentants permanents auprès des Nations Unies.