Plusieurs délégués de l’Est du pays sont
d’ailleurs restés bloqués à Kinshasa jusque récemment. Le Synode condamnait
l’agression et la guerre imposée par le Rwanda, l’Ouganda et leurs alliés. Il
appelait le peuple congolais à la confiance en Dieu et au courage.
En novembre 1998,
Le CEN est reçu par le Président Laurent-Désiré Kabila pour s’entretenir avec
lui sur la situation de guerre en RDC. Il lui demande d’ouvrir le dialogue avec
les rebelles.
7
juillet 1999 : Audience du Secrétaire Général du COE
auprès du Président Kabila : visite appréciée par la population et les
chrétiens congolais et souhait du Président Kabila de voir la communauté
œcuménique aider la RDC à sortir de la crise ;
Du 13 au 15 juillet 1999 :
30ème session du CEN : Déclaration sur la situation de la
RDC ;
Août
1999 :
En
date du 2 août 1999, les chefs religieux de la République Démocratique du
Congo, à la suite de la guerre que s'étaient livrée les armées rwandaises et
ougandaises à Kisangani avaient constaté que la guerre d’agression-rébellion
avait pour motivation principale l’exploitation illicite des richesses de la
RDC. Aussi avaient-ils dénoncé cette guerre, l'exploitation des richesses qui
la finançait et la destruction brutale des vies humaines et des infrastructures
qui en découlait de la part des armées étrangères. Ces actes allaient laisser
le pays complètement pillé et exsangue. C’est pourquoi, les Chefs religieux
avaient demandé à la communauté internationale, et spécialement aux grandes puissances d’exercer leur influence afin
de mettre immédiatement fin à cette guerre. Ils les appelaient
également à supporter sans atermoiements les accords de Lusaka et dénonçaient
le commerce des armes faisant de l’Afrique un champ d’expérimentation et de
vente des armes.
Cette dénonciation a été réitérée devant la
délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU conduite à Kinshasa par
l’Ambassadeur Richard Hollbrooke.en
date du 5 mai 2000.
Octobre 1999
Janvier
2000 : Dans
le cadre des préparatifs de la Consultation Nationale, contact avec les
politiciens de l'opposition armée et pacifique, le Conseil de Sécurité de
l'ONU, l'Assemblée Générale et d'autres milieux politique et civil américains
(Washington et New York) ainsi qu’avec des officiels et ONG européens et la
diaspora congolaise (Bruxelles).
Février
2000 : Demande et obtention de l’amnistie générale
auprès du Président Kabila.
26
février 2000 : rencontre avec les parlementaires suédois
venus s’enquérir de la situation.
27
février-1er mars 2000 : Lors du symposium
international sur la paix en Afrique tenu à Butembo, sous les auspices de
l'Eglise catholique et de l'Eglise du Christ au Congo, en collaboration avec
les composantes de la société civile italienne, les participants ont recommandé
aux églises d'outremer de continuer à travailler ensemble au nom du Seigneur,
Dieu de la paix, et d’exercer courageusement leur mission prophétique en
dénonçant le mal, en organisant l'espérance, en annonçant l’amour du prochain
qui est source de paix sur la terre : shalom.
Du 24 février au 11 Mars 2000 :
Après avoir mené une action de lobbying aux Etats-Unis, en Europe et auprès de
rebelles congolais, les Chefs religieux ont organisé dans la Cathédrale du
Centenaire Protestant à Kinshasa, une grande Consultation Nationale présidée
par le Président national de l’ECC. Il était étonnant de suivre les musulmans
lire leurs prières dans un lieu de culte chrétien.
Pendant
17 jours, les participants à la Consultation Nationale ont cerné les causes de
la guerre, identifié les obstacles au retour de la paix au Congo et proposé des
pistes de solutions concrètes et susceptibles d'amener la cohésion nationale et
un changement rapide et définitif de la situation de notre pays. Ils ont dressé
un inventaire de la situation et adressé des recommandations au gouvernement
congolais aussi bien qu’à la Communauté
internationale, au COE et à d’autres organisations. Vous pourrez lire le
rapport de la consultation en annexe de cet exposé ainsi que les actes
détaillés dans un document séparé.
Du
19 au 26 Mars 2000,
Limuru-Nairobi/Kenya, réunion de la FECCLAHA : la situation de la RDC
est considérée comme prioritaire par les Eglises de la région des Grands Lacs
et de la Corne de l’Afrique.
9
mai 2000 :
Lors de notre échange avec MM. Michel Camdessus, ancien Directeur du
Fonds Monétaire International (FMI), le 9 mai 2000, nous avions souligné les
opportunités d’investissements dans le domaine économique particulièrement à
cause des ressources naturelles multiformes dont regorge notre pays. C’est ici
un encouragement aux hommes d’affaires suédois à envisager la possibilité de
s’intéresser à faire des affaires dans notre pays.
Mises en valeur et bien gérées, ces
potentialités économiques du Congo permettront au peuple congolais de jouir des
richesses que Dieu lui as données et de les partager avec le reste du monde. Cette
jouissance passe obligatoirement par l’instauration de la paix et d’un Etat de
droit.
En attendant, les Eglises disposent
d’infrastructures adéquates permettant de canaliser l’aide humanitaire vers la
population pauvre. Elles peuvent donc être considérées comme des partenaires
efficaces dans la lutte contre la pauvreté.
Aujourd'hui, moins de deux ans après cette
déclaration, la vérité a été clairement établie. En effet, le rapport des
Nations Unies du 16 avril sur les pillages des ressources naturelles de la
République Démocratique du Congo démontre à suffisance l’implication des armées
rwandaises et ougandaises dans le pillage des ressources naturelles du Congo. (
http://www.un.org./french/docs/letters.2001/357pdf)
L’Eglise
s’attend à voir la communauté
internationale prendre acte de ce rapport, sanctionner les coupables et
décourager les gouvernements et leurs armées qui se servent de ces richesses
pour continuer à soutenir cette guerre, l’une des plus meurtrières du monde.
Ces richesses devraient être mises à la disposition de la population congolaise
d’abord et des autres peuples ensuite.
Juillet
2000 : à Mukono, Kampala: Appel par les Eglises membres
de la FECCLAHA à la solidarité avec le peuple de la RDC ; d’où la décision
d’organiser une visite en RDC pour exprimer cette solidarité ;
Du
29 Juillet au 5 Août 2000 : participation du Rév Mutombo Ndalamba,
représentant la Présidence de l’ECC, au Camp de paix à Teufen/Suisse
Du
18 au 20 septembre 2000 :
-
Consultation des Chefs religieux de la Région des
Grands Lacs sur la paix, organisée par
la CETA à Nairobi.
-
Ils avaient recommandé à la communauté
internationale, à l’ONU, à l’OUA, à l’UE et aux USA de s'investir davantage
dans la poursuite de solutions à la crise dans la Région des Grands Lacs. Ils
avaient également demandé aux Etats ayant une influence sur l’opinion
internationale de favoriser la création des conditions requises pour le retour des réfugiés et des
personnes déplacées par la guerre dans
leurs régions et pays respectifs.
-
Au Conseil Oecuménique des Eglises (COE), à la
Conférence des Eglises de Toute l'Afrique (CETA), aux organisations islamiques mondiales, ils recommandaient d’user
de leur influence et de leur autorité
morale pour persuader la communauté interna-tionale de jouer un rôle
constructif dans la région des Grands Lacs.
-
Contacts avec les Chefs d’Etat du Kenya à Nairobi
et de Zambie à Lusaka sur le processus de paix de Lusaka. Nous avons encouragé
le Président zambien dans ses efforts de médiation en vue de l’application des
Accords de Lusaka.
Du 24 septembre au 8 octobre 2000 :
Déclaration du CEN : Appel à l’espérance devant la menace de découragement
et de résignation du peuple de Dieu à la suite de plus de deux ans de guerre et
de la crise multiforme que subit notre peuple. L’Eglise a rappelé que rien ne
nous permettait de céder à la
résignation ni au découragement. Dieu n’abandonne jamais son peuple. Heureux
ceux qui se confient en l’Eternel (Ps. 25.3).
Du
22 au 26 Octobre 2000 : Consultation à Nairobi des Responsables
des Eglises et des partenaires de la
FECCLAHA sur les petites armes et celles de petits calibres;
21
Novembre 2000 : Rencontre du Président National de l’ECC avec le
Président Kabila : Préoccupations formulées dans le mémorandum de l’ECC remis à cette occasion:
Résultats :
Elargissement de plus de 1000 prisonniers dont une dizaine de
personnalités politiques et de journalistes.
Début
janvier 2001, le Président Kabila avait rendu possible la rencontre entre
son homologue BUYOYA du Burundi et MM. Jean Bosco, Leader de FDD à Libreville. Lors de cette rencontre en
présence du Président Bongo de la République du Gabon, le Président Kabila
donnant sa parole de s'impliquer dans le processus de paix au Burundi.
25
Novembre 2000 : Culte à la prison centrale de Makala à l'occasion du jubilé
2000 avec tous les pensionnaires de cette maison pénitentiaire(1650
prisonniers)
Du
4 au 8 décembre 2000 : Kinshasa - Animation du séminaire-atelier
sur la construction de la paix et la transformation des conflits en RDC
organisé par le CPRC (Conseil pour la paix et la réconciliation du Congo) de
Kinshasa.
28
décembre 2000 : Rencontre
entre Mgr Marini et le directoire du MPR-fait privé présidé par Mme
NZUZI wa Mbombo ;
29
décembre 2000 : Animation du culte de clôture du séminaire organisé par le CPRC
à l'attention des femmes et des leaders ecclésiastiques de Kinshasa (Séminaire
sur la construction de la paix et la transformation des conflits en RDC).
ANNEE 2001
L’année
2001 s’ouvre sur l’assassinat du feu président Kabila en date du 16 janvier
2001. Cet assassinat s’est manifesté de façon criante et troublante comme le
plus grand défi à relever dans la lutte contre la violence. C'est une
interpellation sur le niveau atteint par la violence dans notre pays qui
n’épargne plus personne. Nous avons également constaté combien l’intégrité et
la dignité de la vie humaine n'étaient pas respectées et combien il était
facile encore de faire couler le sang pour atteindre des objectifs politiques.
Et pourtant, le sang de quiconque est versé par la violence crie devant
l'Eternel (Cf Gen.4.1-16). Ce défi est grand, car, le démon des assassinats
politiques gagne les cœurs de beaucoup de milieux congolais et étrangers. C’est
pourquoi, notre Eglise s’est engagée fermement dans la Décennie « Vaincre
la violence ».
19 Janvier 2001 : Audience auprès du Président Joseph KABILA : lors
de cette audience, le Président Kabila avait annoncé son programme d’action
résumé en : Paix, développement et démocratie. Au cours de cette audience,
le Général-Major Kabila annonça
officiellement aux chefs des confessions religieuses la nouvelle du décès du
Président Kabila ( son père) et en même temps, il leur donnait son programme.
Nous citons de mémoire ce qu'il a
dit: « C’est Dieu qui donne et c’est lui qui reprend. Maintenant, nous devons
regarder vers l'avenir pour construire ensemble sans exclusion, nous
considérant tous comme des frères et sœurs autour de trois valeurs, à
savoir ; la paix, la démocratie et la reconstruction nationale. ».
Il demanda, en même temps, aux Chefs
religieux de jouer leur rôle de conseillers comme ils l'ont fait à l'époque du
feu Président et celui de pacificateurs des consciences afin d'engager tout le
monde au changement vers la paix et la réconciliation. Pour terminer, Le
Général-Major annonça que le dialogue inter-congolais et la fin de la guerre
constituaient pour lui les priorités de son action.
23 janvier 2001 :
Devant la menace de vengeance et de
trouble sur le pays à la suite de la mort du Président Kabila, les Chefs
religieux ont joué un rôle de premier plan dans la pacification des cœurs à
travers leurs messages intitulés : « Appel à l'amour ». Ce message fut annoncé
lors du culte oecuménique à l'occasion de l'inhumation du Président Kabila.
12 Février 2001 : Consultés
par le Président Joseph Kabila sur l’avenir politique du pays, et le dialogue
Inter-congolais, les Chefs religieux en
RDC ont, dans un mémorandum adressé au Chef de l’Etat, exprimé les
préoccupations suivantes :
Mettre fin à la guerre et restaurer
la paix durable en République démocratique du Congo ;
Ils ont en outre
considéré la formation d'un gouvernement ouvert à d'autres tendances politiques
et à la société civile ayant pour mission de conduire le plus vite possible le
pays au dialogue inter-congolais comme un des éléments pouvant faciliter
l'organisation de ce dialogue.
Quant à la vision pour ce dialogue,
les Chefs religieux ont levé les options qui suivent :
Le dialogue inter congolais est
d'abord une rencontre des fils et filles de la République Démocratique du
Congo, où ils se mettent ensemble comme une famille pour construire un avenir à travers un Etat de droit ;
Lors du culte œcuménique de clôture du deuil
national de 30 jours, organisé dans la Cathédrale du Centenaire Protestant, le
18 février 2001, et ce, en présence du Général-Major Joseph Kabila devenu
depuis sa prestation de serment Président de la République Démocratique du
Congo, nous avons appelé tout le monde, y compris la famille de l’Illustre
disparu à laisser Dieu seul venger le sang des martyrs et de toutes les
victimes de la violence. Nous avions
également appelé chacun et chacune à privilégier l'amour mutuel envers
l'homme créé à l'image de Dieu, quel qu'il soit, surtout lorsqu'il s'agit
d’ennemis. Enfin, devant la recrudescence de la violence sous toutes ses
formes, nous avons interpellé