Roberto Garreton  juge très préoccupante la situation des droits de l’homme  dans la partie sous le contrôle de la rébellion

(Par Jean Jacques NDUITA)

La neuvième mission consécutive de M. Robeto Garreton, Rapporteur spécial des Nations-Unies sur les Droits de l’Homme au Congo a touché à sa fin.  L’avocat chilien a, à l’occasion tenu une conférence de presse mercredi 1er août dernier dans la salle de conférence des Nations-Unies à Kinshasa pour faire le point de sa mission.

Il en ressort que la situation des Droits de l’Homme dans les territoires sous le contrôle gouvernemental  s’améliore peu à peu. Roberto Garreton salue à ce propos la nouvelle loi sur les partis politiques dont il juge l’évolution positive comparée à sa version originale, héritée du défunt Président Laurent Désiré Kabila.

Toutefois, le Rapporteur spécial des Nations-Unies a relevé certains cas de violation des droits de l’Homme imputables au Gouvernement congolais. Parmi ceux-ci, la disparition du Comd Anselme Masasu, l’un des compagnons de lutte de feu Président Laurent Désiré Kabila ainsi que la mort par torture d’un Congolais en date du 15 au 16 avril dans les locaux de la Demiap à Kinshasa. A ces deux cas, il a ajouté l’arrestation de 52 personnes transférées à Buluwo, dans la Province du Katanga ainsi que la détention , sans jugement de 11 militaires arrêtés dans le cadre du dossier de l’assassinat du Président Laurent Désiré  Kabila.

Abordant l’évolution de la situation des Droits de l’homme dans la partie sous occupation de la rébellion, M. Roberto Garreton  a  indiqué «  Dans les territoires occupés, il n’ya pas de presse libre, ni des partis politiques ni respect des droits de l’homme » Et d’ajouter « la population y vit dans une psychose généralisée. En clair, la situation des droits de l’homme y est en permanence en état de violation ».

L’avocat chilien a,  en outre, imputé la responsabilité des tueries entre Hema et Lendu, dans la province Orientale ainsi  que l’assassinat des six agents de la Croix Rouge sans oublier des centaines de personnes accusées de sorcellerie aux mouvements rebelles qui contrôlent cette partie du pays. A tout prendre, a conclu M. Roberto Garreton, la population vivant  dans la partie orientale du pays, aujourd’hui sous  le contrôle de la rébellion, redoute plus les Rwandais et les Ougandais que les guerriers mai  mai.

C’est ce tableau sombre de la situation des Droits de l’Homme que l’envoyé spécial des Nations-Unies dont le mandat venait d’être renouvelé en avril dernier  souhaite voir figurer en bonne place  dans la matière à aborder lors du Dialogue inter Congolais.

Pour rappel, la neuvième mission du Rapporteur spécial des Nations-Unies sur les droits de l’homme en RDC l’a successivement conduit à Kinshasa, à Gbadolite, fief du MLC, mouvement rebelle de Jean Pierre Bemba ainsi qu’à Gemena également sous le contrôle du MLC, à Goma, fief du RCD, parrainé par le Rwanda, à Kisangani, contrôlé par le RCD, soutenu par l’Ouganda et à Lubumbashi, ville sous le contrôle gouvernemental.