Colloque national sur les personnes déracinées

L’Eglise doit rester à l’écoute des déracinés pour leur meilleure prise en charge

L’Eglise, corps du Christ, est omniprésente dans la vie de toute personne en général et des déracinées en particulier. De la sorte, une meilleure prise  en charge de cette catégorie des personnes vulnérables nécessite de sa part le développement du sens  de l’écoute de celle-ci pour  répondre à ses attentes.

Le constat de Rde Shirley de Wolf, Coordinatrice régionale du  ministère des Eglises de l’Afrique Australe en faveur des personnes déracinées rend bien compte de la démarche  efficiente pour optimaliser l’action des églises en faveur de cette catégorie des personnes. Planchant  lundi dernier en la Cathédrale  du Centenaire Protestant  sur le thème « les personnes déracinées et l’Eglise de l’étranger » à l’occasion de la première journée du colloque  sur les personnes déracinées, elle a  souligné le rôle  de l’Eglise  dans  la réhabilitation morale d’une personne déracinée. Ce travail, a-t-elle indiqué comprend plusieurs étapes : il s’agit d’aider les déracinés à se débarrasser du sentiment de culpabilité qui les étreint à l ‘idée de ne s’être pas montrée solidaires de leurs compatriotes également en détresse,  du fait d’avoir trouvé l’asile à l’étranger. L’Eglise se doit  aussi de servir de catalyseur dans le sens de faciliter le retour des personnes déplacées dans leurs pays d’origine.

Le souci de réhabilitation implique  également la lutte pour le respect de la dignité de la personne en état de vulnérabilité avérée dans la mesure où le fait de vivre en dehors de son pays ne rime nullement avec la privation de ses droits. Bref, l’Eglise devrait privilégier dans ses projets d’assistance aux personnes déracinées, la dimension de la restauration d’une paix durable, a déclaré Rde Shirley.

Les considérations  émises sur la mission de l’Eglise dans le cadre de l’assistance aux personnes déracinées ont trouvé leur application dans deux études des cas des personnes déracinées présentes dans la salle. Il s’agit du Rév Kongo, actuel Secrétaire Général de l’ABRDC (Alliance Biblique de la RDC) qui a raconté son expérience en RCA où il  a vécu comme réfugié au lendemain de la guerre qui a embrasé le Congo en 1964 ainsi que de Mme Sidonie Malanda,  activiste des droits de l’homme au Congo-Brazza, aujourd’hui condamnée à l’exil pour avoir osé revendiqué la primature dans son pays. Le récit de l’odyssée qui l’a conduite  jusqu’à Kinshasa  a donné suffisamment de matière au colloque au cours de cette première journée en raison du courage dont a fait preuve cette dame  que rien ne semble ébranler.

Organisé par le Ministère de l’Eglise pour les Réfugiés et les Urgences  (MERU) , un service spécialisé de l’ Eglise du Christ au Congo  (ECC), ce colloque s’étendra jusqu’au 16 courant. La journée de demain mardi sera consacrée à la poursuite des discussions sur les personnes déracinées et l’Eglise de l’étranger et à l’audition des rapports des provinces sur la situation humanitaire qui y prévaut.

NL